Il y a un an, le remboursement de la téléconsutation médicale par l'Assurance Maladie faisait son entrée dans la liste des actes cotés et pris en charge par l'Assurance Maladie. D'un côté la CNAM a dressé un bilan chiffré et en parallèle le Quotidien du médecin est allé à la rencontre de ces professionnels qui ont testé et approuvé ce nouveau mode de consultation médicale à distance. Voici un bilan de la télémédecine en France fin 2019.
Un recours qui s'accélère de semaine en semaine
Si l'objectif initial était d'arriver aux 500.000 téléconsultations facturées la première année, chiffre duquel nous sommes loin, on note un recours qui s'intensifie avec le temps et l'Assurance Maladie annonce que ce sont actuellement 3.300 consultations distantes par semaines qui font l'objet d'une cotation téléconsultation. Cette progression est encourageante et s'est largement intensifiée depuis le printemps dernier.
Les médecins libéraux mènent la danse
Ils sont 85 % à avoir facturé sur l'ensemble des téléconsultations enregistrées par l'Assurance Maladie. Pour le reste de la répartition sur les différentes catégories de prescripteur, 8 % des actes ont été facturés par des centres de santé, 5% en consultations externes et 2% directement par des établissements.
Cette répartition préfigure certainement l'usage à venir car les libéraux sont en tension et la téléconsultation apporte une souplesse de suivi, avec la possibilité d'alterner des entretiens courts en téléconsultation avec des entretiens longs couplés à un examen clinique lors des visites au cabinet ou à domicile.
Des outils plutôt simples à prendre en main, peu onéreux
Si l'on en croit les témoignages recueillis par le Quotidien du Médecin les médecins pratiquant la téléconsultation ne rencontrent par forcément de difficultés à utiliser les outils, sauf dans les cas où la connexion internet est insuffisante pour assurer une qualité de vidéo suffisante et non hachée.
Les outils proposés aux médecins sont variés, et ces derniers font leur choix selon leurs contraintes organisationnelles ou financières. L'ajout d'un nouvel indicateur au forfait structure va permettre à chacun de s'équiper sans investissements lourds.
Un gain économique avéré pour ceux qui basculent leurs appels téléphoniques vers la téléconsultation
Un meilleur suivi plus régulier, mais aussi des actes rémunérés, qui étaient jusqu'alors faits à titre gracieux. Les premiers médecins ayant adopté la téléconsultation ont ainsi apprécié cette valorisation financière devenue possible en remplacement des appels téléphoniques. D'autant plus que la téléconsultation leur permet également de mettre les documents à disposition des patients dans un délai très court et sans avoir besoin de venir au cabinet médical.
Voir notre article La téléconsultation pour rémunérer vos appels téléphoniques
Un bilan encourageant malgré un démarrage un peu poussif
En conclusion, les chiffres et bilans dressés de part et d'autre nous amènent à penser que cette nouvelle pratique est en train de poser ses fondations et devrait se développer plus intensément en 2020. Il existe encore un décalage entre la volonté de généraliser ce type de recours médical et la réalité de terrain à laquelle sont confrontés les médecins. Peu informés et parfois dubitatifs sur l'intérêt pour eux d'intégrer cette proposition de canal de consultation à leurs patients. Certains soulignent un manque de communication sur les cotations, d'autre un manque d'information et de formation. Tout cela devrait se lisser avec le temps et permettre au plus grand nombre de patients d'accéder à la téléconsultation avec leur médecin traitant !
