Boostée par le confinement du printemps, la téléconsultation a connu un pic d'usage inédit durant les mois de mars et d'avril. Qu'en est-il en cette fin d'année alors que la France connait sa seconde période de confinement ? Les médecins ont-ils recourus dans les mêmes proportions à ce nouveau canal de consultation médicale ?
L'usage de la téléconsultation par spécialités
Selon ce graphique publié par le THIN GERS Data sur son compte Linkedin, la pénétration de la téléconsultation dépend notamment des profils de médecins. Le mois d'avril constituant l’étalon, pendant cette seconde période de confinement, les médecins généralistes et les psychiatres ont réalisé deux fois fois moins de consultations en vidéo qu'au printemps et deux fois plus que durant l'été.
En revanche, parmi les pédiatres et les cardiologues on constate que la chute était très importante à la fin du confinement et que l'usage est resté stable depuis. Le reconfinement a un très peu d'impact sur leur activité et ils n'ont pas ancré la consultation en vidéo dans leur pratique.
Enfin, on constate également que le taux d’utilisateurs est très variable d’une spécialité à l’autre. Les psychiatres et médecins généralistes restant les utilisateurs principaux de la téléconsultation en vidéo.
Téléconsultation médicale : un équilibre à trouver
Malgré un succès sur fond de crise sanitaire, avec plusieurs dizaines de millions d'actes effectués à distance cette année, la téléconsultation demande de trouver un équilibre dans sa pratique.
- Certaines spécialités s'y prêtent mieux que d'autres : notamment celles qui nécessitent des examens spécifiques.
- Les médecins expérimentés sont plus confiants à distance : chez les jeunes diplômés on note plus d'appréhension à l'idée de ne pas effectuer l'examen clinique. Néanmoins ils peuvent utiliser ce mode de consultation pour des suivis ou des renouvellements d'ordonnances.
- Le recours à la téléconsultation dépend aussi de l'âge moyen de la patientèle : il parait souvent plus simple de proposer une téléconsultation à une clientèle connectée et plus jeune. Pourtant des solutions existent, notamment recourir à l'aide d'un infirmier (une cotation spécifique a été mise en place pour cela).
- La définition des cas d'usage de la téléconsultation : c'est l'étape indispensable. Les médecins qui réussissent leur passage vers la téléconsultation, et en sont satisfaits, sont ceux qui ont défini clairement dans quels cas ils proposent ce canal de consultation. Leur secrétariat sait ainsi orienter les patients vers le bon mode de consultation.
- Les outils utilisés pour téléconsulter : tous les médecins s'accordent sur un point, la pression qui s'exerce sur eux en terme de rythme de consultation est telle qu'il leur est impossible de perdre du temps sur l'apprentissage de nouveaux outils ou de logiciels complexes. Il est donc essentiel de pouvoir recourir à une solution de téléconsultation simple d'utilisation, ergonomique et penser pour s'adapter à leur pratique.