Au cours des deux dernières décennies, les rapports entre soignants et soignés ont évolués, aussi bien du fait de nouvelles mesures réglementaires et organisationnelles en santé publique, que du fait d'une évolution des comportements. Le rôle du médecin a ainsi évolué et le médecin traitant est désormais la pierre angulaire d'une nouvelle organisation, le garant d'un meilleur suivi et de plus de prévention en santé.
Transformation organisationnelle : un parcours de soin mieux pensé
La loi de modernisation du système de santé en France, promulguée en janvier 2016, a posé les fondations d'une nouvelle organisation des soins et impose une médecine plus coordonnée, qui doit entourer le patient pour mieux le soigner.
Elle tente de décloisonner les secteurs et notamment de créer plus de ponts entre les soins de ville et l'hôpital. Elle permet également aujourd'hui d'envisager une réduction de la dépense en santé, par plus de prévention, plus d'ambulatoire et plus de communication entre les équipes soignantes. Le parcours s’entend désormais au sens d'une prise en charge structurée, globale et continue des patients. Cela amène également à faire entre dans le champ du parcours coordonné des actions de prévention en santé mais aussi sur le plan social. Le médecin généraliste est le maitre d'orchestre de cette coordination, intervenant aussi bien sur les soins primaires que pour un suivi au long cours de ses patients.
Transformation culturelle : des patients informés et connectés
En 2014 déjà, une étude CCM Benchmark révélait que 56% des internautes français avaient consulté une information relative à la santé sur le web au cours des six derniers mois. Internet a ainsi transformé la relation des médecins avec certains patients qui vont jusqu'à tenter d'établir leur propre diagnostic ou qui arrivent en consultation en ayant une idée du traitement qu'ils voudraient obtenir. Du patient "sachant" au patient "expert", ce sont donc de nouvelles relations qui sont à envisager pour les praticiens.
Avec ces nouveaux patients, il est impératif de nouer un dialogue éducatif, d'autant plus que la qualité de l'information trouvée sur internet est inégale. Le médecin doit jouer un rôle de conseil plus appuyé, mais il peut aussi profiter de cette occasion pour replacer le curseur de la prévention et profiter de cette sensibilité de son patient pour les sujets santé pour l'aider à adopter des bons comportements.
"Ma santé 2022" : un pas de plus vers une meilleure prise en charge
Face à des lourdeurs qui ont rendu le système inadapté, tant pour les patients (problèmes d'accès aux soins, difficultés à obtenir de l'information fiable...) que pour les soignants( reconnaissance insuffisante, manque de temps, manque d'évolution possible), le gouvernement a mis en place le plan "Ma Santé 2022". Il a vocation à appuyer la logique de parcours coordonné, à moderniser par l'innovation et à repenser l'organisation globale du système. Ses priorités sont :
- Remettre le patient au cœur du système de santé,
- Faire de la qualité de la prise en charge des patients le cap à suivre pour cette réforme
- Fluidifier, en l'organisant, l’articulation entre médecine de ville, médico-social et hôpitalet apporter une meilleure réponse au besoin de soins de proximité
- Repenser les métiers et la formation des professionnels de santé
En conclusion, les mutations les plus notables dans le système de santé sont organisationnelles et relationnelles. Le parcours de soin coordonné demande une implication plus importante des médecins mais aussi un engagement des patients. Plutôt que voir cette nouvelle organisation comme un poids, il est possible de la transformer en opportunité et d'impliquer le patient qui deviendra l'acteur central du parcours de soin mais également un moteur de sa prise en charge plus efficiente.
