La téléconsultation commence à émerger en France. Et même si l'Assurance Maladie déplore des chiffres en deçà de ses prévisions, un usage est en train de se créer. Pour vous expliquer comment - et surtout avec qui - nous avons pu extraire les données des mille dernières consultations en ligne réalisées sur notre service de téléconsultation immédiate Hellocare NOW.
Voici ce que nous savons sur les utilisateurs de la téléconsultation médicale en France, près d'un an après l'ouverture du remboursement par l'Assurance Maladie.
Un usage porté par des early adopters
C'est une histoire qui est bien connue des startups, de leurs dirigeants et plus généralement de tous ceux qui ont imaginé une disruption technlogique : la transformation digitale d'un secteur s'accompagne toujours d'une phase de création d'usage, avec ceux que l'on appelle les "early adopters".
Ce sont eux qui se laisseront tenter, eux qui aideront par leurs retours utilisateurs à trouver la bonne formule, ou encore eux qui vont préfigurer une mutation profonde dans des modes de vie et de communication. Ils ne pensent pas en termes de risques, ils pensent confort d'utilisation, gain de temps, facilité, nouveauté, etc.
Ce sont eux également qui vont déterminer si un nouveau produit ou un service saura trouver ce fameux usage. Sans early adopters, point d'adoption...
Ultra-connectés, les moins de 45 ans téléconsultent plus facilement
Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessous, les moins de 45 ans représentent 78% des patients ayant fait une téléconsultation en médecine générale chez Hellocare. Les jeunes actifs sont très représentés, sans surprise car ils sont hyper connectés, demandeurs de solutions qui leur permettent de gagner du temps.
La téléconsultation répond parfaitement à leur mobilité, leur culture web qui les pousse à une recherche d'immédiateté. Ils présentent également des symptômes et pathologies peu complexes, qui peuvent souvent être prises en charge à distance. Ils sont également très demandeurs de prévention en santé et consultent parfois pour mieux orienter leur alimentation, gérer leur sommeil ou leur stress, se mettre au sport etc.
Hommes / Femmes : la téléconsultation n'est pas l'apanage d'un genre
Pour ce qui concerne la répartition par sexe, elle reste assez équilibrée avec une petite proportion de femmes qui téléconsultent plus que les hommes, sans pour autant que cet écart soit très marqué puisque le millier d'actes que nous avons analysés étaient réalisés pour 52,94 % de femmes versus 47,06 % d'hommes.
Les usages de la téléconsultation pour les femmes
Concernant les femmes, on constate que l'âge moyen est plus jeune que sur l'ensemble des téléconsultants de notre panel. Les femmes de plus de 35 ans sont plus attachées à leurs soignants habituels et recourent moins à la téléconsultation pour la santé physique que leurs homologues masculins des mêmes tranches d'âge.
Les jeunes femmes de moins de 35 ans consultent principalement pour l'intime, sur les sujets de contraception d'urgence, de gynécologie ou pour des cystites. La dermatologie est également une spécialité très demandée par les femmes.
Les demandes de téléconsultation pour les sujets liés au stress, au sommeil et à la dépression sont plus fréquentes aussi chez les femmes que chez les hommes.
Les usages de la téléconsultation pour les hommes
Concernant les hommes, l'âge moyen des téléconsultants est plus élevé que chez les femmes. Avec des usages et motifs de recours à la téléconsultation qui diffèrent sensiblement.
Les hommes jeunes recourent à la téléconsultation médicale pour des problèmes de santé ponctuels, par confort et besoin de gain de temps. Sur la tranche d'âge allant de 35 à 55 ans, nous constatons que les démandes sont réparties entre bobologie et santé sexuelle. C'est également la tranche d'âge sur laquelle augmente le recours à la téléconsultation pour des questions de santé mentale.
Un usage qui devrait se diversifier
Comme nous le disions en introduction de cette étude, les chiffres que vous trouvez dans cet article sont représentatifs des premiers français à avoir adopté la téléconsultation. Ils sont naturellement plus connectés et moins réticents à essayer ce nouveau canal de consultation médicale car la technologie n'est pas un frein pour eux.
Cet usage devrait se développer pour s'ouvrir à des tranches d'âge plus élevées, notamment dans le cadre du suivi des pathologies longues durées, effectué par une équipe de soignants pouvant être distants du patient. Les catégories socio-professionnelles devraient aussi se diversifier, grâce au remboursement par l'Assurance Maladie dans le cadre du respect du parcours de soins.