En France, près de 200 000 jeunes allument leur première cigarette chaque année. Or, c’est bien à l’adolescence, entre 11 et 17 ans, qu’ils sont susceptibles de développer une véritable addiction au tabac. Alors comment les aider à ne pas commencer, ou à se sevrer au plus vite ? Quelles sont les nouvelles approches pour lutter contre le tabagisme chez les jeunes ?
Tabagisme : un risque accru chez les plus jeunes
Jusqu’à l’âge de 17 ans, l’organisme est plus réceptif aux effets de la nicotine, ce qui expose d’autant plus les jeunes à une potentielle addiction. On estime d’ailleurs que deux tiers des adultes fumeurs ont commencé avant 17 ans. Au niveau national, un quart des jeunes de cet âge est concerné par le tabagisme quotidien. Les garçons étant un peu plus touchés que les filles, les apprentis arrivant en tête (le fait de percevoir un salaire offrant un accès plus facile au tabac). Globalement, l’âge d’entrée dans le tabagisme tourne autour de 13/14 ans. Plusieurs variables entrent ensuite en compte : le sexe, la situation sociale, la situation familiale (les jeunes qui vivent en famille monoparentale sont les plus fragiles), la réussite scolaire puis la taille de l’agglomération de résidence. On estime que quand trois jeunes commencent à fumer, deux sur trois seront fumeur une bonne partie de leur vie.
Nouvelles approches de prévention
Pas facile de convaincre les adolescents qu’ils abîment leur santé à l’âge où il se rebellent contre la parole des adultes. Ce qui explique pourquoi parmi les nouveaux modes de prévention du tabagisme chez les adolescents, l’approche pair à pair (p2p) commence à prendre.
L’approche p2p
Déployée en 2013 dans une dizaine d'établissements scolaires en Occitanie, l’approche p2p (comme « peer to peer », de pair à pair) a depuis fait des émules. Le principe est simple : si on commence à fumer sous l’influence de nos proches, l’inverse fonctionne aussi. On sait depuis longtemps que les jeunes commencent à fumer pour faire comme les autres, ne pas se sentir exclus. Mais « les autres », les copains et les copines peuvent aussi avoir une influence positive. Chaque adolescent peut s’inclure, justement, au sein d’un programme encadré et basé sur le volontariat à faire vivre au long de l’année dans son lycée. Le contenu est stimulant et créé par le groupe (affiches, slogans, saynètes et vidéos, messages diffusés pendant les changements de classe, jeux type « roue de l’infortune »…). Un programme validé scientifiquement sur un panel de 1 593 jeunes dans 15 lycées différents : les élèves accompagnés arrêtent le tabac de façon significative avec cette approche.
L’hypnose
L’hypnose médicale à destination contre le tabagisme a fait ses preuves. Chez l’adolescent, elle est tout aussi efficace que chez l’adulte. A l’adolescence, pour la plupart, les jeunes sont déjà conscients des problèmes auxquels ils doivent faire face. Une thérapie, d’autant plus si la démarche vient d’eux, renforcera leur maturité. Aidez vos jeunes patients à trouver un hypnothérapeute avec qui ils se sentiront en confiance et parlez-leur des résultats de l’hypnose sur le tabagisme. Rappelez-leur les dangers liés à la cigarette sans les culpabiliser. Gardez en tête que les jeunes qui croient en leur avenir ont plus de facilité à arrêter ou à ne pas commencer à fumer.
L’auriculothérapie
Parmi les nouveaux modes de prévention contre le tabagisme on trouve aussi une approche non-conventionnelle, l’ acupuncture auriculaire (ou auriculothérapie). Elle consiste en la pose d’aiguilles, d’agrafes ou d’un fil de nylon en des points particuliers de l’oreille. Tous les jeunes n’y sont pas réceptifs mais la méthode se démocratise et commence à donner des résultats. L’effet placebo et symbolique n’est d’ailleurs pas à négliger dans le sevrage tabagique et l’agrafe pouvant s’apparenter à un piercing est en vogue chez les ados.
Quid des vapoteuses comme outil de sevrage ?
Si les vapoteuses sont en vogue parmi les produits de sevrage tabagique, elles ne sont pas sans danger pour la santé et participent aussi à créer, à l’inverse, une addiction au geste de fumer. C’est d’ailleurs chez les jeunes que ce phénomène est le plus marqué. Avec ou sans nicotine, vapoter peut devenir addictif. Avec nicotine, le problème devient exactement le même qu’avec la cigarette classique : les adolescent vont développer un tabagisme dans leur vie d’adulte. La vapoteuse est malheureusement devenue une véritable épidémie dans les lycées.
Les moins fragiles sont généralement ceux qui :
- peuvent se projeter dans l’avenir
- ont un vrai soutien parental et amical
- se sentent inclus au sein de leur école
L’aide psychologique n’est donc jamais à négliger.