On parle de Santé Connectée dès lors qu'on utilise les nouvelles technologies et les objets connectés santé afin de suivre et améliorer la Santé, au sens large, des individus. Cela consiste principalement à récupérer une information de santé, l'enregistrer pour l'afficher de façon simplifiée et la transmettre si besoin. Bien qu'apparue en France il y a maintenant quelques années, des réticences subsistent. Nous faisons le point.
Santé connectée : quelles craintes ?
Le sondage Baromètre santé 360 – la santé connecté, révèle que début 2015, la grande majorité des patients et des médecins estimait déjà que l’utilisation des objets de santé connectés pouvait améliorer la qualité des soins. Mais en dépit de leur intérêt pour les dispositifs médicaux communicants, en particulier pour les patients souffrant d’une maladie chronique, de nombreux médecins généralistes hésitaient à les recommander à leurs patients. Le sondage évoque seulement 5% de prescription.
Mais bonne nouvelle deux ans plus tard, l’enquête Egora publiée en en mars 2017, indique que 40% des médecins interrogés ont déjà recommandé un objet connecté à leurs patients. Le recours a la Santé Connectée s'accélère également à titre privé, avec l'arrivée sur le marché des balances connectées, montres connectées et autres objets connectés de santé. Les quelques freins qui subsistent parfois à la prescription sont :
- la crainte que le secret médical soit violé, par piratage des données par exemple ;
- un doute sur la fiabilité des mesures relevées par ces appareils ;
- la peur que les patients ne soient pas capables d’utiliser correctement les dispositifs.
Les mesures d'encadrement de la Santé Connectée
Au début, la législation a été un peu « prise de court » par l’arrivée massive des objets connectés dans le domaine de la santé. Mais depuis, leur conception est de mieux en mieux encadrée. La HAS a publié en 2016 un référentiel de bonnes pratiques sur les applications et objets en santé connectée (Mobile Health ou mHealth). Celui-ci renferme 101 recommandations pour les créateurs afin de :
- élaborer des objets communicants fiables ;
- sécuriser au maximum les données des patients ;
- proposer des dispositifs simples à utiliser.
De son côté, la CNIL renforce les mesures concernant le traitement des données de santé, qui sont également soumises au RGPD. L'hébergement des données de Santé doit par ailleurs se faire uniquement sur des serveurs certifiés.
La plateforme Digital Medical Hub a également été créée dans le but d'évaluer et valider scientifiquement les objets connectés et leurs applications mobiles utilisées en santé connectée.
Pour approfondir le sujet le SNITEM (Syndicat National de l’Industrie des Technologies Médicales), a publié un livret complet sur le numérique en santé.
L’utilisation des objets communicants de santé connectée en médecine générale est donc de plus en plus efficace, simple et sécurisée. Mais il convient de rester vigilant et de toujours bien vous renseigner avant de recommander un dispositif à vos patients. Il faut également savoir faire la distinction entre les véritables objets connectés de santé et les gadgets tendance. Vous pouvez vous rapprocher de l’association française Connected Doctors pour échanger avec d’autres médecins généralistes utilisant déjà des objets connectés médicaux.