Comme tous les ans, le Conseil de l'Ordre des Médecins vient de publier son Atlas de la démographie médicale. Si l'augmentation du nombre de médecins inscrits se confirme, le nombre de médecins ayant une activité régulière est en baisse.
L'Ordre tire cette année encore la sonnette d'alarme sur la fragilité de certains territoires et les disparités qui s'installent encore un peu plus en France. Cette publication intervient quelques semaines après l'annonce du plan "Ma Santé 2022" qui propose d'importantes réformes de l'organisation des soins, elle intervient aussi peu de temps après l'annonce de nouvelles modalités d'accès à la formation pour les bacheliers souhaitant intégrer une faculté de Médecine.
L'Ordre rappelle à cette occasion que le plan du Gouvernement doit être adapté pour que l'indispensable réforme soit un succès :
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Améliorer l'organisation territoriale, notamment en coordonnant mieux l'action de tous les acteurs du soin ;
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Mettre en place une démocratie sanitaire en développant la concertation entre les différents acteurs (patients, acteurs de santé, instances publiques) et en assurant plus efficacement la promotion des droits individuels et collectifs des usagers ;
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Réaffirmer le principe de solidarité issu de l'ordonnance 45-10 du 4 octobre 1945 (création de la Sécurité Sociale)
Chiffres clefs de l'Atlas de la démographie médicale
- Ensemble des médecins inscrits : 296.755 (+2% sur un an / + 12% sur 8 ans)
- Répartition par genre : 43% de femmes / 57% d'hommes
- Moyenne d'âge : 57 ans / 41% des médecins ont plus de 60 ans
- Seulement 67% des inscrits ont une activité régulière
Source: CNOM
Carte des déserts médicaux
On constate une dégradation de certains territoires qui souffrent également d'autres inégalités.
Malgré des mesures incitatives prises ces dernières années, les principaux problème soulevés à l'occasion de la publication de l'Atlas annuel restent identiques à ceux des précédentes années :
- Un manque de jeunes médecins qui reste préoccupant.
- Un écart qui se creuse entre les territoires, avec un rapport de 1 à 10 en termes de densité médicale
- Des déserts médicaux qui sont aussi des territoires au sein desquels la situation des personnes est préoccupante en termes de qualité de vie. Des bassins d'emploi peu dynamiques, des zones où l'accès au numérique est difficile et un vieillissement de la population lié à l'exode des plus jeunes vers les territoires leur offrant un avenir plus certain en termes d'emploi.