Nouveaux canaux de communication médecins-patients, IA, nanotechnologies, robotisation des métiers d'assistance en santé ou des salles d'opération : le monde de la santé n'échappe pas à la vague de numérisation qui a touché tous les aspects de notre vie au cours de ces dernières décennies. Constamment, des nouvelles applications sont proposées aux professionnels de santé, allant bien au-delà du simple logiciel métier qui équipe aujourd'hui la plupart des cabinets médicaux.
Si beaucoup d'outils et de services sont intéressants pour faciliter la prise en charge du patient, ils demandent un investissement financier et un temps de prise en main par les professionnels de santé. Pour accompagner et accélérer cette mutation de la médecine, l'État se pose en soutien et permet aux acteurs de la santé d'accéder plus facilement à ces nouvelles pratiques plus modernes.
L'aide financière : le forfait structure
Introduit par la Convention 2016, entré en vigueur en 2017, le nouveau forfait structure est un dispositif en plusieurs volets qui est venu remplacer progressivement les indicateurs de la ROSP. L'objectif est d'aider les médecins à bénéficier d'aide pour financer une organisation plus moderne du cabinet médical et ainsi gagner du temps de soin par la réduction des tâches non médicales.
Le forfait structure est une aide financière destinée à l'organisation et à l'informatisation du cabinet médical, ouverte aux médecins libéraux qu'ils exercent seuls ou en groupe.
Composé de deux volets, il s'active dans son ensemble quand les objectifs du volet 1 (équipement du cabinet) sont totalement atteints. Le volet 2 est dédié aux services aux patients. Il concerne plus particulièrement les téléservices, le partage de données anonymisées permettant des requêtes analytiques, la prise en charge coordonnée des patients, les nouveaux services tels que la prise de rendez-vous en ligne, l'accompagnement des parcours complexes... Il comprend aussi l'encadrement de jeunes étudiants en médecine.
Le calcul de la somme / indemnisation versée au titre du forfait structure est fait en additionnant les points attribués selon le niveau d'atteinte des objectifs des deux volets.
Pour 2018 par exemple, cela représentait un total maximum de 460 points, pour un montant de 3220 euros.
Mise à jour : en savoir plus sur le forfait structure 2019.
Pratique : l'Assurance Maladie met à votre disposition un simulateur du montant pour la modernisation du cabinet médical
Un plan Santé 2022 pour accompagner le changement
Le plan Ma Santé 2022 annoncé par Agès Buzyn fin 2018, complété par le projet de loi santé présenté le 13 février 2019 en Conseil des Ministres, met l'accent sur la modernisation de notre système de santé. Il contient tout un volet dédié à l'accompagnement à l'usage des services numériques.
Un espace numérique de santé
Il s'agit d'un projet de plateforme santé, qui ouvrira à tous les usagers un espace numérique santé d'ici à 2022. Cette plateforme sera accessible en ligne pour l'ensemble des bénéficiaires de l'AME, et permettra de retrouver les services déjà connus (ex. Ameli, dossier médical partagé) mais aussi un ensemble d'applications ou de services validés par les instances de santé (ex. apps de prévention, de prise de rdv, etc.)
De nouveaux outils numériques en santé
La Ministre annonce la création d'un Health Data Hub qui vient remplacer l'Institut national des données de santé. Cette plateforme a vocation à permettre d'exploiter, en plus des actuelles données médico-administratives, des données cliniques.
Autre mesure importante en matière de transformation numérique : le projet de loi santé favorise le développement de la prescription électronique, un moyen de s'assurer de l'authenticité et de la traçabilité d'une prescription médicale.
Le télésoin : un complément à la télémédecine
Le projet de loi santé crée également la notion de télésoin, une modalités élargie de la prise en charge santé à distance puisque le télésoin est pratiqué par un pharmacien ou un auxiliaire médical. Nous aurons donc deux pratiques distinctes dorénavant : télémédecine (dont téléconsultation et téléexpertise) et télésoin.
Le besoin d'être plus réactif
Le plan santé 2022 inaugurera aussi un nouveau régime pour l'autorisation des activités de soins et des équipements lourds. Un premier pas vers une médecine qui pourra adopter les outils numériques sans décalage temporel trop important avec les innovations.