De l’aide au diagnostic médical jusqu’à la recherche, l’intelligence artificielle, plus sobrement appelée IA, est en train de révolutionner le secteur de la santé. Vous vous demandez quels sont ses réels bienfaits ? Si elle optimise ou au contraire fragilise la relation médecin-patient ? Si elle fait peser des risques sur la sécurité des données médicales ? Nous faisons le point sur la place de l’IA dans la santé pour répondre à toutes vos questions !
Si l’expression intelligence artificielle existe depuis les années 1950, sa définition n’a jamais été « gravée dans le marbre » : elle évolue régulièrement, sous l’influence des nouvelles technologies. De nos jours, elle désigne l’ensemble des machines, logiciels et autres outils digitaux pouvant simuler l’intelligence humaine (ex. : capacité d’apprendre avec l’expérience, à tenir un raisonnement logique, à analyser des informations) afin d’accomplir différentes tâches normalement dévolues aux humains.
Sachant que la « simulation de l’intelligence » va de plus en plus loin, notamment grâce à l’apparition du deep learning. Inspiré du réseau neuronal, il permet aux algorithmes de réaliser des missions complexes, comme repérer une très petite tumeur en imagerie médicale par exemple.
L’Intelligence Artificielle a déjà de nombreuses applications dans le domaine médical. Elle est notamment exploitée par :
L’intelligence artificielle en santé a également de plus en plus d’applications dans le domaine de la prévention, qu’il s’agisse :
L’IA s’invite même au cœur de la recherche : citons notamment la start-up Owkin, (cofondée par le médecin cancérologue Thomas Clozel et Gilles Wainrib, spécialiste de l’intelligence artificielle), qui travaille en collaboration avec l’Inserm depuis 2018 pour faciliter les découvertes médicales.
Si les chatbots médicaux peuvent avoir plusieurs fonctions, sachez qu’ils sont particulièrement utiles dans le domaine de la télémédecine. Pour rappel, les chatbots ou « robots conversationnels » reprennent les principes du chat classique à la différence près que les utilisateurs discutent directement avec une Intelligence Artificielle.
Plus concrètement, lorsqu’il est combiné à une solution de télémédecine, un chatbot constitue un outil d’aide au diagnostic : il peut poser des questions aux patients afin de récolter diverses informations importantes (ex. : symptômes, traitements en cours, antécédents médicaux) et les transmettre avant la consultation. Bref, il prépare la téléconsultation médicale en amont. Un vrai gain de temps pour les médecins !
Impossible de nier les bienfaits de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé : les machines et logiciels dotés d’une IA sont déjà capables de repérer des lésions invisibles à l’œil nu, d’aider les médecins à poser leur diagnostic et à identifier rapidement les médicaments les plus sécurisants pour chaque patient, de donner des pronostics très précis sur l’évolution d’une maladie…
Cependant, il reste quelques inquiétudes. Beaucoup de médecins s’interrogent ainsi sur les répercussions de l’IA sur la relation patient-médecin. À terme, ces nouvelles machines « intelligentes » ne risquent-elles pas de remplacer totalement les professionnels de santé ?
Pour répondre à cette question rappelons qu'en France, les médecins restent les seuls habilités à poser un diagnostic ou prescrire un traitement : les chatbots et autres IA ne sont là que pour vous aider et vous faire gagner du temps. Ce sont des « assistants médiaux 2.0 », pas des remplaçants : même si vous exploitez les données qu’ils ont récoltées et préanalysées pour vous, c’est vous et vous seul qui prenez les décisions. Vous pouvez même utiliser le temps qu’ils vous font gagner pour échanger plus longuement avec vos patients et renforcer le lien que vous entretenez avec eux ! En résumé, l’IA est conçue avant tout pour vous faciliter la tâche et optimiser les soins. Bien exploitée, elle peut même améliorer la relation médecin-patient. Nous parlons même d'une médecine 4P, prédictive, préventive, personnalisée et participative.
Reste aussi la question de la protection des données de santé de vos patients, notamment si vous utilisez un chatbot… Sur ce point, des obligations sont imposées par la CNIL notamment celle pour la solution adoptée de faire appel à un Hébergeur Agréé Données de Santé (HADS), pour exclure les risques de piratage.
Pour finir, l'Intelligence Artificielle en santé a encore à ce jour ses propres limites, qui sont celles de l'empathie ou encore l'intuition que peut avoir un médecin, toutes deux indispensables au "colloque singulier".