Le saviez-vous ? Beaucoup de patients atteints du diabète de type 1 ne pratiquent pas suffisamment d’activité physique. Avec les risques de surpoids et de troubles cardiovasculaires que cela comporte ! Principale raison évoquée : la peur de souffrir d’hypoglycémie. Une peur tout à fait justifiée d’ailleurs… Faut-il quand même encourager vos patients à faire plus d’exercice physique ? Comment pouvez-vous adapter leur traitement dans ce cas ? Tous les sports sont-ils adaptés ? Nous vous expliquons l’essentiel à savoir pour vous aider à bien accompagner vos patients !
Chez les patients souffrant de cette maladie, faire régulièrement de l’exercice présente les mêmes avantages que dans le reste de population. A savoir :
En revanche, aucune étude n’a constaté de gros bénéfices sur le contrôle de la glycémie chez l’adulte diabétique de type 1. Mais chez l’enfant et l’adolescent, les résultats sont plus nuancés. En effet, des chercheurs canadiens* soulignent qu’augmenter leur niveau d’activité physique peut améliorer leur taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c).
Chez les diabétiques de type 1, le sport et l’exercice physique en général (ex. : passer l’aspirateur) provoquent souvent des déséquilibres glycémiques. Principal risque : l’hypoglycémie. Avec toutes les complications qu’elle peut entraîner (ex. : dommages cérébraux en cas d’hypoglycémie profonde et prolongée). Plus l’activité est longue et intense, plus le risque d’hypoglycémie sévère est élevé. La plupart du temps, celle-ci se manifeste durant l’effort ou l’heure suivante. Mais elle peut aussi se déclencher plusieurs heures après. En pleine nuit par exemple alors que le patient est endormi. Le danger est alors maximal ! De plus, l’exercice physique peut aussi :
Les risques sont loin d’être négligeables, certes. Mais la sédentarité est aussi préjudiciable à la santé de vos patients. De plus, il est possible de réduire drastiquement les risques en adaptant correctement leur traitement. C’est pourquoi la plupart des endocrinologues encouragent la pratique d’une activité physique régulière chez le diabétique de type 1. Si possible un véritable sport même si les tâches ménagères et le jardinage comptent également. En absence de complications, tous les sports sont envisageables, même les plus intenses. A titre indicatif, les responsables du projet Better (sorte de recensement des diabétiques de type 1 au Canada) recommandent chez l’adulte :
C’est peut-être l’étape la plus compliquée. En effet, beaucoup de patients - ou leurs parents - ont VRAIMENT peur de la crise d’hypoglycémie. Bien souvent parce qu’ils ont déjà vécu cette triste expérience, d’ailleurs… Charge à vous de les rassurer durant vos téléconsultations ou en cabinet. Sinon, ils n’accepteront jamais de faire plus d’exercice ! Pour cela, vous pouvez notamment leur :
proposer d’utiliser des objets connectés pour surveiller leur glycémie en continu.
Autre étape importante avant la reprise de l’activité physique : dépister les complications. Méfiez-vous en particulier :
de tous les problèmes podologiques, qui peuvent s’aggraver encore plus vite en cas d’activité sportive.
Pour réduire le risque d’hypoglycémie, il suffit surtout :
Dis comme ça, cela paraît simple. Mais en pratique, trouver le bon dosage d’insuline et la bonne quantité de glucides est délicat. En effet, de nombreux facteurs entrent en compte comme la durée de l’activité, son intensité, l’utilisation ou non d’une pompe à insuline, etc. Pour vous aider, nous vous invitons à consulter les tableaux de références conçus par les Drs Claudio Büsser, Patrick Meyer et François R. Jornayvaz, tous trois endocrinologues à Genève. Il faudra sans doute adapter un peu les dosages, mais ils donnent déjà un bon point de départ !
* Wherrett D, Ho J, Huot C et al. Diabetes Canada 2018 « Clinical Practice Guidelines for the Prevention and Management of Diabetes in Canada : Type 1 Diabetes in Children and Adolescents ». Can J Diabetes 2018; 42 (Suppl 1): S234-S246.