Six mois après l’entrée en vigueur du remboursement des téléconsultations par la Sécurité sociale, c'est l'heure du bilan. L’Assurance Maladie vient d'annoncer que 7 939 actes ont été pris en charge, selon les chiffres arrêtés au 17 mars.
Ce bilan, effectué à partir des facturations des téléconsultations, “reflète une montée en charge progressive de la télémédecine en France”, a affirmé dans un communiqué la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (Cnam), évoquant également un déploiement "qui tend à s'accélérer". Le nombre hebdomadaire moyen de téléconsultations est ainsi passé de 200 à la fin 2018, à plus de 700 depuis la mi-février, chiffre qui promet d’augmenter chaque mois un peu plus vite.
Entre médecins généralistes et spécialistes, qui est en tête de course ? Ce sont les premiers, avec 40,2% d’actes facturés, contre 32,2% pour les spécialistes. Les centres de santé, réalisent quand à eux près d’un cinquième des téléconsultations soit 19,9%. Les établissements de santé, dont les téléconsultations sont "le plus souvent facturées dans le cadre de consultations externes", génèrent 7,7% des actes.
Une étude de la mutuelle d'assurance des professionnels de la santé MACSF révèle d'ailleurs que 3 médecins sur 4 estiment que la télémédecine fera partie de leur quotidien en 2030.
Bien qu’il soit encore prématuré "indiquer les territoires les plus moteurs en la matière", la Cnam se félicite de cette "montée en charge progressive" des actes de télémédecine, et l’explique par "la diffusion très récente de solutions techniques permettant de faciliter la programmation des téléconsultations et sécuriser les échanges de données médicales". Notons que le gouvernement fait de la télémédecine un pilier de son plan de lutte contre les déserts médicaux, visant ainsi 500.000 actes de télémédecine en 2019, un million en 2020, puis 1,3 million en 2021.
Selon l'Assurance maladie, "le développement de la téléconsultation devrait s'amplifier dans les prochains mois", avec notamment la signature d'accords de remboursement des facturations émises par de nouveaux acteurs comme les infirmiers libéraux ou les pharmaciens. Ces derniers ont maintenant accès aux mêmes aides financières à l’équipement que celles dont bénéficient les médecins libéraux, après signature de l’avenant n°2 à l’accord national des centres de santé.
"Il en sera de même dans le cadre de l’accord en cours de finalisation avec les infirmiers libéraux qui valorisera également leur intervention auprès d’un malade pour l’accompagner dans la réalisation d’une téléconsultation avec un médecin", a rappelé la Cnam.
Les chiffres parlent déjà d'eux-mêmes: alors que le nombre moyen d'actes de téléconsultations se situait en dessous des 200 hebdomadaires (hors semaine de Noël) en 2018, il dépassait la barre des 700 actes par semaine à la mi-février 2019.